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Le Blog Littéraire

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  • : Mes notes de lecture...Vous y trouverez des genres divers, le fantastique, le polars, le roman historique, la fantasy, la littérature française et étrangère...
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" La liseuse " de Fragonard

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Avertissement au lecteur qui se risque en ces lieux !
Bienvenue sur mon blog entièrement dédié à l'une de mes passions, les livres. C’est une façon pour moi de garder une trace de mes lectures mais aussi de les partager avec d’autres passionnés et d’échanger des impressions et avis que je souhaite constructifs. 
Bien sûr, mes avis sont personnels et n'engagent que moi.
Bonne balade chez Laetitia la liseuse.

21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 10:25

Etant toujours plongée dans la lecture envoûtante de Dracula de Bram Stoker, je remonte des profondeurs de ce blog, une lecture que j'aimerais de nouveau mettre en lumière. Dernièrement, Papa Fredo en a fait une chronique et même si ce n'est pas un livre de genre fantastique, La voix du feu d'Alan Moore comporte de nombreux éléments qui fleurtent avec le surnaturel. Voyez plutôt !

 
 
La voix du feuCalmann-Lévy - collection Interstices - 2008 -  336 pages

Présentation de l'éditeur : C’est à la reconstitution d’un puzzle littéraire qu’Alan Moore, l’extraordinaire auteur des Watchmen et de From Hell, nous invite ici : celui de l’histoire de sa ville natale, Northampton. Dans chacun des douze chapitres, de - 4 000 av. J.-C. jusqu’à nos jours, la cité britannique nous apparaît à travers le regard d’un nouveau narrateur, témoin de son époque et de l’évolution d’une région qui semble condamnée à baigner entre mythe et réalité. 
Douze voix, donc, pour douze récits de vie et de mort : un simple d’esprit, abandonné par les siens, découvre l’amour et le mensonge dans le néolithique ; un chasseur médite sur la disparition soudaine des gens de son clan ; en trouvant une fausse pièce de monnaie, un envoyé de Rome prend conscience de l’imminence du déclin de l’Empire romain ; une vieille nonne visionnaire revit la mort d’un martyr ; de retour des Croisades, un chevalier fait ériger une mystérieuse église ronde dans son village ; une sorcière relate son parcours avant de finir sur le bûcher avec son amante ; un vendeur de jarretelles itinérant en instance de procès s’efforce de justifier ses penchants polygames… Jusqu’à l’auteur, enfin, qui nous expose ses réflexions et nous offre une visite guidée de la ville qui l’a tant inspiré.
    

Il est ici beaucoup question de sorcellerie, de vérité et de mensonge ; du feu, bien sûr, celui qui immole les coupables comme les victimes et par lequel se forge toute civilisation. Une réflexion inoubliable sur la versatilité du réel et sa propension à pencher à tout instant vers le surnaturel, sur la mort, l’au-delà, la réincarnation et l’immortalité, sur l’histoire enfin, inséparable compagne des mythes et des légendes.
alan-moore.jpg
- Le cochon de Hob, 4000 av. J-C
- Les champs de crémations, 2500 av. J-C
- Dans les terres inondées, après 43 après J-C
- La tête de Dioclétien, après 290 après J-C
- Les saints de novembre, 1064 après J-C 
- En boitant vers Jérusalem, 1100 après J-C
- Confessions d’un masque, 1607 après J-C
- Le langage des Anges, 1618 après J-C
- Complices ès tricots, 1705 après J-C 
- Le soleil au mur semble pâle, 1841 après J-C
- J’ai toujours des jarretelles, en voyage, 1931 après J-C 
- L’Escalier d’incendie de Phipps, 1995 après J-C

 

Premier roman d’Alan Moore - l’auteur est plus connu comme scénariste de BD avec Watchmen, From Hell, V pour Vendetta -, La voix du feu est à la fois roman historique et recueil de nouvelles où le fantastique fait de mortelles incursions. Comme le titre l’indique, le feu est au cœur de l’histoire et point de départ vers des thèmes tels que la sorcellerie, les mythes et légendes, la vie et la mort. Le roman s’ouvre sur une introduction écrite par Neil Gaiman qui ne tarit par d’éloge sur cet ouvrage en précisant qu’il n’est point linéaire mais circulaire : « c’est un plaisir de lecture et de relecture. Commencez où vous voudrez : le début et la fin sont deux bons choix, mais un cercle commence n’importe où, comme un bûcher ». Même si ces histoires sont indépendantes, il est pourtant clair à la lecture chronologique de ce livre que ces textes sont étroitement liés par des faits récurrents se répercutant à travers les siècles.

 
L’histoire de Northampton - ville de naissance et de cœur de l’auteur - nous est narrée en quelques douze chapitres, 12 récits. Chacun conté par un narrateur de son temps, qu’il soit né au néolithique, dans l’antiquité, au Moyen-Age jusqu’à notre siècle où la dernière voix n’est autre que l’écrivain lui-même. Une fin qu’il écrit en 1995 sous la forme d’une synthèse, nous conviant par là même à une visite fascinante dans les rue de sa ville.
Point marquant qui peut lasser ou séduire selon le lecteur, c’est l’exercice de style entêtant qui jalonnent ces pages. (Pour ma part, perplexe au début par le style employé mais justifié, j’ai été happée par ce cercle de voix, ces sorcières, ces fous, ces victimes, ces mystiques, ces meurtriers et autres épicuriens.) L’humour y trouve aussi sa place et redonne un peu de clarté dans ce climat sombre et moite aux teintes gothiques proche de From Hell.

 
Chapeau bas au traducteur, Patrick Marcel qui a su brillamment traduire le premier chapitre. Ne vous laissez pas déstabiliser par cette première nouvelle narrée par un jeune simple d’esprit du néolithique au vocabulaire limité de 30 mots. C’est surprenant, un vrai tour de force, vous dis-je !
Un ouvrage ensorcelant à la fois tragique et cocasse à lire pour son originalité et cette étonnante traversée du temps.

 

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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 23:39

Avant les révélations du dernier chapitre, j'étais loin de penser que je ferais de Un don, un gros coup de cœur à l’instar du mémorable roman qu'est Beloved. Chers lecteurs, ne faites pas l’erreur de passer à côté de ce petit bijoux, bref mais si intense. J’espère que ce billet saura vous convaincre de suivre, le temps d'une lecture, la longue marche de Florens.

  

Editions Christian Bourgois - Avril 2009 - 196 pages 
 
Présentation de l'éditeur : « Situé deux cents ans avant Beloved, Un don évoque, dans la même prose lyrique et verdoyante qui caractérisait son précédent roman, le monde beau, sauvage et encore anarchique qu'était l'Amérique du XVIIe siècle. Toni Morrison a redécouvert une voix pressante et poétique qui lui permet d'aller et venir avec autant de rapidité que d'aise entre les mondes de l'histoire et du mythe, entre l'ordinaire de la vie quotidienne et le royaume de la fable... Un don, le récit déchirant de la perte d'une innocence et de rêves brisés, est, dès à présent, à ranger aux côtés de Beloved, parmi les écrits les plus obsédants de Toni Morrison à ce jour. »
(Michiko Kakutani, The New York Times)
 

"N'aie pas peur. Mon récit ne peut pas te faire du mal malgré ce que j’ai fait" : Tout commence par une confession. Celle de Florens la narratrice, l’esclave. Seule, face à ses démons, elle se souvient et raconte à sa manière l’histoire de sa vie. Hantée par le terrible abandon de sa mère qui lui préfère son petit frère, cédée par un commerçant portugais en échange d’une dette envers Jacob Vaark, fermier libéral, la jeune Florens suit son nouveau maître vers le Nord, vers une nouvelle vie. Blessée, meurtrie au plus profond de son âme, la jeune fille se défend toutefois d’interpréter le message de "a minha mãe", le spectre de ses nuits, au cœur duquel se cache le secret de ce douloureux abandon. Sacrifice qui ne sera révélé qu’à la toute fin et qui donnera au roman, toute son ampleur.

  
Le temps s’écoule à la ferme Vaark. Entourée de Jacob Vaark et de son épouse Rebekka, émigrants européens épris de liberté, de Lina, l’intendante d’origine amérindienne, de Sorrow, la rêveuse - considérée comme une simple d’esprit -, Florens va découvrir l’amour, ses vertiges mais aussi ses désillusions, jusqu’au drame. Tout ce petit monde vit dans une parfaite autarcie aux accents de paradis perdu mais pour encore combien de temps ? Ce cocon familial qu’ils se sont construit malgré leurs différences peut-il survivre aux méfaits du temps ?

  
Si dans Beloved, l’auteur évoquait le récit bouleversant d’une mère visitée par le fantôme de son enfant, à qui elle a oté la vie afin de lui épargner la pire des conditions : naître esclave, dans Un don, les rôles s’inversent. L’enfant, qui est ici une jeune fille, est hantée par celle qui l’a mise au monde, en cette fin de XVIIe siècle. Période clé pour ce Nouveau-Monde, pour cette nation américaine naissante, si sauvage et qui ne fait pas encore grande différence entre esclaves noirs, blancs et indigènes. Du moins, jusqu’à ce qu’une révolte - celle de Bacon - opposant serviteurs et esclaves contre les puissants (en 1676) vienne poser les fondements de la ségrégation raciale américaine. Telle une formidable conteuse, Toni Morrison, Prix nobel de la littérature en 1993 et écrivain engagé, offre une lecture à plusieurs voix, entremêlant les pensées des divers protagonistes dans un tourbillon de sang et de larmes, d’espoir et d’amour. Douée d’une plume métaphorique, fertile et soignée, l’auteur remonte aux origines de l’esclavage et l’explique au travers d’une mosaïque d’individus venus d’ailleurs.
 

 
Pour finir, voici un portrait de Toni Morrison accompagné d'une interview trouvés dans le magazine Fémina Hebdo : Cliquez sur l'interview pour la lire puis une nouvelle fois sur la page pour agrandir.
  

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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 18:21

Les âmes brûléesEditions Plon - Roman canadien - Mars 2009 - 504 pages  
 
Présentation de l'éditeur :
Que feriez-vous si vous vous réveilliez sur un lit d’hôpital, le corps brûlé et couvert de cicatrices ? Il ne vous resterait qu’à attendre la mort. À moins qu’un ange passe votre porte…
 
C’est le destin hors norme du héros des Âmes brûlées. L’accident terrible qui le met sur la voie mystique de sa rédemption.
 
Et le début d’une aventure hallucinante, du Moyen Âge à nos jours, de l’enfer à l’amour.
 
 
Un véhicule roule à vive allure sur une route escarpée. A son bord se trouve le narrateur, drogué et ivre. Victime d’hallucinations - une volée de flèches enflammées se précipite sur lui -, il perd le contrôle de sa voiture. Un accident violent. Gravement brûlé, il doit oublier ce qu’il était : Une belle gueule qui ne vivait que pour lui, perpétuellement à la recherche du plaisir immédiat. A l’hôpital, un douloureux combat l’attend, rythmé par les visites d’une mystérieuse femme, Marianne Engel. Sa vie en sera transformée à jamais. Au fil de ces entretiens en tête à tête, il apprend qu’elle sculpte des gargouilles, qu’elle ne semble pas avoir toute sa raison puisqu’elle lui raconte à la manière d’une formidable conteuse, leur rencontre dans un monastère allemand il y a près de 700 ans. Lui, un mercenaire en fuite. Elle, une jeune religieuse copiste. Un amour qui défit le temps et la mort...

 
Il est surprenant de constater que ce livre est le tout premier roman d’Andrew Davidson. Il y a une telle puissance d’évocation dans ses écrits, tant au niveau des terribles descriptions du traitement des grands brûlés que dans celles, plus envoûtantes, des histoires contées avec passion par Marianne, que cela en est fascinant. La narration, très particulière, y est sûrement pour beaucoup. La troublante Marianne ramène le narrateur (son nom ne sera jamais dévoilé) à la vie en lui narrant leur amour passé, saupoudrant de çi de là 4 légendes médiévales des plus tragiques et une incroyable plongée dans les cercles de L’Enfer de Dante. Lui, le monstre, est séduit par les récits de sa belle et les questions qui en découlent. Pourtant le trouble persiste. Tout cela n’est-il que pure folie ou bien faut-il croire en l’impossible ? Les âmes brûlées est un inoubliable voyage dont aucun ne peut ressortir indemne.
 
Quelques lignes : "Les accidents comme l’amour, frappent ceux qui s’y attendent le moins, souvent avec violence. C’était vendredi saint, et les étoiles commençaient seulement à se dissoudre dans l’aube. Tout en conduisant, par habitude, je frottais la cicatrice sur ma poitrine. J’avais les yeux fatigués et la vue brouillée, ce qui n’était pas étonnant vu que j’avais passé la nuit penché sur un miroir, à aspirer les barreaux de poudre blanche qui emprisonnaient mon visage dans le verre. Je croyais aiguiser mes réflexes. J’avais tort."
 
                                
 
 
L'avis de Karine à qui je dois cette merveilleuse lecture !
Les larmes ont même menacé de déborder, c'est pour dire...

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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 12:46

Sur la paupière de mon pèreEditions Rivages - Littérature islandaise - Octobre 2008 - 224 pages
 
Présentation de l'éditeur : Fuyant l'Allemagne hitlérienne, Léo Löwe se retrouve à bord du paquebot Godafoss en route pour l'Islande. Dans la boîte à chapeau qu'il conserve précieusement sommeille un petit garçon d'argile qu'il espère éveiller à la vie.

 
Afin d'y parvenir, Léo doit réussir toute une série d'épreuves : apprendre l'islandais, traire chaque jour une chèvre pour baigner l'enfant, demander la nationalité auprès d'un fonctionnaire qui l'interroge sur le régime alimentaire des loups-garous et s'adjoindre les services d'un cuisinier-espion russe et d'un théologien noir américain également champion de lutte.
 
Quelques lignes : « Naître, c’est comme sortir d’une mare au fond des bois et s’allonger au soleil brûlant : le corps se réchauffe subitement, puis on a la chair de poule. » Au soir de mon premier jour, une fois que mon père m’eut lavé, talqué, qu’il m’eut enfilé ma couche, mis mon pyjama, couché dans mon berceau et bordé dans ma couette, il me raconta une histoire afin de m’endormir. Sur sa paupière, une larme tremblante.
 
Mon avisSur la paupière de mon père est une histoire faite d’histoires. Le livre s’ouvre sur une phrase tout droit sortie d’un conte féerique. Il était une fois… un héro, Léo Löwe, juif tchèque rescapé de la seconde guerre mondiale. Une précieuse boîte à chapeau comme seul bagage, Il embarque sur le Goðafoss en direction de l’Islande, une destination aux frontières du réel. Dans cette quête incertaine, Sjón revisite le mythe du golem, s’appuyant pour cela sur des faits historiques et mythologiques, sur le riche folklore de son pays et sur un imaginaire profondément fécond. Le narrateur, petit garçon d’argile, attend patiemment au fond de la boîte à chapeau que son père réunisse les ingrédients qui l’éveilleront à la vie. Flanqué de deux acolytes, un noir américain versé dans la théologie et un espion russe, Léo doit passer moult épreuves aussi farfelues les unes que les autres.

 
Il faut le dire, ces multiples anecdotes qui entourent l’histoire sont pour le moins perturbantes et cherchent à donner du rythme à l’intrigue, ce qui amène le lectorat à s’égarer volontier en chemin. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’auteur sème à l’envie digressions et commentaires du narrateur pour mieux nous surprendre. L'écriture déjantée, tortueuse et fragmentée peut très bien séduire comme elle peut tout simplement rebuter. Cette histoire, aussi poétique que fantasque, emprunte autant à la fable qu’au fantastique et se termine par une fin comme tout lecteur en rêve.

 

Et parce que je pense que ce livre saura aussi bien charmer d’autres LCA mieux qu’il ne m’a charmée - ou plutôt rebutée par certains côté -, je le libère pour en faire un livre-voyageur. Je l’enverrai à la première personne qui se manifestera et cette dernière l'expédiera à son tour vers d’autres cieux et ainsi de suite jusqu’à son retour. Si vous êtes intéressé, manifestez-vous dans les commentaires. Je veillerai à mettre la liste à jour. Quelques règles à suivre : 1. Les intéressés doivent avoir un blog littéraire ou avoir déjà commenté sur le blog. 2. Vous vous engagez à le lire dans des délais raisonnables, à donner votre avis à la suite du billet ou sur votre blog. 3. Vous l'envoyez à la personne suivante. Je vous ferai connaître ses coordonnées par mail.
Les participants : Mallou, Pascale, ...Vous peut-être ?

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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 13:21

La promesse des loupsEditions Albin Michel - Octobre 2008 - 416 pages
 
Les chroniques du loup - Tome I : La promesse des loups

 
Présentation de l’éditeur
 : Ne jamais se mêler aux humains.
Ne jamais tuer un humain sans provocation.
Ne jamais laisser en vie un loup de sang mêlé...
 
Depuis des millénaires, ce pacte régit la communauté des loups de la Grande Vallée. Kaala, petite louve de sang mêlé, en porte les stigmates depuis sa naissance. Miraculeusement épargnée par la meute, elle doit lutter pour gagner sa place en dépit de l’hostilité générale. Quitte à se battre et à se révolter contre des lois qu’elle juge injustes. En sauvant de la noyade un humain, elle va mettre en danger sans le savoir la survie de son espèce et découvrir le mensonge qui se cache derrière la « promesse des loups »… Une découverte qui pourrait lui coûter la vie, mais aussi la destruction de tout ce qui lui est cher. Formidablement documenté, mêlant les théories scientifiques les plus pointues à un imaginaire fantastique, cette saga épique où s’exprime l’inoubliable voix de Kaala, donne une magnifique leçon de vie sur la paix, l’amitié, la différence.

Mon avis
 : La promesse des loups est le premier tome des chroniques du loups, trilogie mêlant fantasy, écologie et roman initiatique. Après des années d’observation et de recherches éthologiques validées par de nombreux scientifiques, Dorothy Hearst invite ses lecteurs à voir le monde avec les yeux des loups. Dans ce roman, le loup n’est plus l’éternelle bête assoiffée de sang mais un animal sauvage côtoyant l’homme depuis des lustres. C’est par une légende d’il y a 40.000 ans que s’ouvre ce récit narrée par Kaala, petite louve de sang mêlé née il y a 14.000 ans. Dévoilant les relations complexes entre homme et loups et le pacte qui en découle, cette légende se transmet de loup en loup pour les prémunir de la disparition de leur espèce.
 
Véritable quête initiatrice, cette histoire raconte le périple du louveteau Kaala qui doit faire ses preuves dans une meute hostile et peu encline à l’accepter du fait de ces origines. Sa force de caractère la pousse malgré tout à se battre et à enfreindre des règles qui pourraient lui coûter chères. Irrésistiblement attirée par les humains, la jeune louve aura un grand rôle à jouer dans les liens étroits mais souvent tumultueux entre hommes et loups. Un équilibre bien précaire. Narrée à la première personne du singulier, La promesse des loups est un conte bien déroutant puisque vu par le regard animal de Kaala. Bien que les personnages soient fort attachants et que la dernière partie du récit soit riche en rebondissements, le rythme manque de constance et le loup semble trop indissociable de l’homme comme si il n’avait aucune existence réel loin de lui à l’instar de Kaala fascinée par son humaine. Fable écologique, La promesse des loups vient d’être sélectionné parmi d’autres livres pour le prix littéraire de 30 Millions d’Amis.
 
Ma note :

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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 14:12

CrocsEditions Grasset - Avril 2008 - 384 pages

Présentation de l’éditeur : Dans un Los Angeles contemporain et crépusculaire, de jeunes cols blancs, avocats ou hommes d’affaires, se croisent, se toisent, se flairent – et se métamorphosent en chiens sanguinaires. Descendants d’une très ancienne race de loups-garous qui régnaient sur le désert sauvage qu’était jadis l’Amérique, ils ont survécu, se sont adaptés et évoluent à présent, incognito, au cœur de la ville, semant la terreur et s’accouplant dans les collines de Mulholland Drive… Lark est le chef charismatique de ces hommes-loups ; mais lorsqu’il est trahi par l’un de ses fidèles lieutenants, la guerre des gangs est lancée entre les meutes rivales qui se disputent le territoire et bientôt la ville entière. Sous le regard impuissant du détective Peabody arrivant toujours trop tard sur les scènes de carnage que les lycanthropes laissent dans leur sillage, traqués par Anthony, loser à la dérive recruté comme « chasseur de chiens », ces monstres modernes, bien loin des images convenues des légendes populaires, vont mettre les rues à feu, à sang et à crocs. Fantaisie gore sur le mythe des loups-garous, conte érotique et sanglant, tragédie shakespearienne d’amour et de vengeance, magnifique portrait de Los Angeles, hommage au polar classique américain empruntant aux codes du roman pulp à la Elmore Leonard, de la BD ou du film d’épouvante, Crocs est aussi une épopée intégralement écrite en vers libres, mêlant l’argot et le lyrisme sur un rythme effréné : le premier slam littéraire un ovni, un choc esthétique, et une véritable jubilation.

Toby Barlow, avec ce premier roman, revisite de manière originale le mythe du lycanthrope. Il en fait un roman nerveux, assurément déjanté mais redoutablement efficace. Difficilement classable, il emploie divers genres à lui tout seul. Du conte urbain au roman noir en passant par la fable corrosive, l’auteur nous emmène dans une lutte de pouvoir acharnée entre loups-garous, une plongée dans les noirs tréfonds de l’âme humaine et de l’instinct animal. Los Angeles est le théâtre d’une guerre sans merci entre plusieurs meutes d’hommes-chiens prêts à tout pour imposer leurs lois et leur domination.

 

Entre trahisons et aspirations, nous découvrons une histoire de pouvoirs, de vengeance mais aussi d’amour. Les nombreux personnages peuvent rendre la lecture du roman difficile d’où est essentielle une bonne concentration de la part du lecteur. Mais le plus déroutant reste le style. Une écriture sous forme de versification, une poésie crue et rythmée, aux airs de slam, art populaire. Une fois passé cette étrangeté, nous passons un très bon moment dans ce récit contemporain et bien loin des clichés habituels.


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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 16:36


Ed. Au Diable Vauvert (2007) - Livre de poche (mai 2008) - 364 pages

 

Présentation de l’éditeur : Une femme anonyme disparaît, laissant un journal intime qui raconte au quotidien son expérience sexuelle. Pour tous ceux qui la connaissaient, elle semblait l’épouse idéale : heureuse, dévouée, épanouie. Mais son journal révèle une vérité bien différente, celle d’une mariée aux désirs inassouvis…


Mon avis
 : Nikki Gemmel nous propose la lecture d’un journal intime sous la forme atypique de courts chapitres dont les titres se composent de leçons qui semblent puisées dans un traité de savoir-vivre dédié aux anglaises de la période victorienne. Nous découvrons au travers de ce journal, l’histoire d’une trentenaire, à l’image de l’épouse parfaite et qui pourtant - suite à des soupçons d’infidélité de son mari - va d’expériences érotiques en expériences adultères réveiller des désirs insoupçonnés. Nous suivons pas à pas son quotidien, son intimité, son évolution personnelle, ses pensées et ses doutes les plus secrets. Une véritable exploration de la femme sous tous ses visages, l’épouse, l’amante puis la mère. De beaux passages sont à souligner sur la grossesse et la maternité.

L’écriture à la seconde personne du pluriel peut dérouter voir en agacer plus d’un mais la construction dans son ensemble est si originale que l’on passe outre cette étrange impression de ne faire qu’une avec la narratrice. La chute est des plus ouvertes laissant beaucoup de liberté à nous, lecteurs. Une lecture troublante, frémissante qui incite à la réflexion sur les rapports homme-femmes.

Les premières lignes :

"Leçon 1

L'honnêteté est de la plus extrême importance

Votre mari ignore que vous écrivez ceci. Il est assez facile d'écrire juste sous son nez. Presque aussi facile, peut-être, que de coucher avec d'autres. Nul ne saura jamais qui vous êtes, ni ce que vous avez fait, car vous avez toujours été considérée comme la bonne épouse."

Ma note
 :

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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 09:49

Plusieurs bloggueurs ont décidé de fêter la Saint Patrick en lisant un livre dont l’auteur est irlandais. Je me joins à eux du même coup. Ce beau pays et ses légendes me fascinent. C’est aussi une bonne occasion de faire baisser ma PAL et de faire d’une pierre deux coups puisque le livre que j’ai choisi fait parti de mon challenge ABC 2008. Pour voir la liste des autres participants c’est par ici chez Fashion .


Challenge ABC 2008 - Lettre O



Dans la forêtEditions 10/18 - Domaine étranger - 289 pages - 2005

Présentation de l'éditeur : A la mort de sa mère, Michen s'enferme dans une solitude et une violence qui le conduisent tout droit en maison de correction. Des années plus tard, c'est un être instable et ravagé par l'enfermement qui revient semer le trouble dans le petit village irlandais qui l'a vu naître. Michen vole, menace, insulte la population, qui reste pétrifiée entre pitié et répulsion jusqu'à ce qu'il commette l'irréparable. Mû par une force incontrôlable et les voix qui ne le quittent jamais, il entraîne malgré eux une jeune femme et son fils dans les ténèbres du bois de Clooch. S'inspirant d'un fait divers qui bouleversa un petit village des tourbières irlandaises, Edna O'Brien décrit dans une écriture syncopée et polyphonique le délire psychotique d'un meurtrier, puis traque pas à pas son effort de rédemption.


Mon avis
 : L’écrivain nous emmène au coeur de l’Irlande de 1994, dans un village reculé où va se dérouler un drame qui ébranlera toute une population. Un récit faisant écho à un sordide fait divers qu’Edna O’Brien nous relate dans une « note de l’auteur ». Touchée par cette tragique histoire, cette dernière a arpenté les lieux du drame pour mieux s’imprégner de l’histoire et nous la retranscrire à sa manière. Nous retrouvons ici à l’instar de "La maison du splendide isolement" la figure du personnage tourmenté, traqué, violent et mal-aimé. Et c’est cet O’Kane, natif du village qui va réveiller les peurs ancestrales des habitants, poison qui n’engendre  que la haine et le rejet. Cet enfant du pays, violent et impulsif deviendra à leurs yeux le Kinderschrek. Balloté entre maisons de correction et une jeunesse dissolue, rejeté et martyrisé, il rentrera au pays assoiffé de vengeance.


edna_obrien.jpgLes chapitres sont succincts
, lents, amenant peu à peu une atmosphère inquiétante et oppressante. La plume de l’auteure est plaisante, assez prenante pour vouloir accélerer le rythme de lecture et aller au plus vite jusqu’au dénouement. La psychologie des protagonistes est fouillée. Une longue plongée dans les pensées des victimes comme des bourreaux ce qui peut apporter quelques sentiments de malaises. Le lecteur se sent parfois impuissant face à ce déferlement de folie destructrice. Edna O’Brien s’attache à décrire ses paysages hostiles avec autant de minutie que ses personnages. Les bois à la fois menaçants et rassurants, le village et ses gens qui n’ont pas su empêcher le pire. Les nombreux points de vue apportent un nouvel éclairage des faits. Un récit qui ne peut certainement pas laisser indifférent.

Ma note
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                                                  Fairy-Hordes-Attacking-a-Bat.jpg
                                                                                Fairy Hordes Attacking a Bat 
                                                               John Anster Christian Fitzgerald - Peintre Irlandais

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29 décembre 2007 6 29 /12 /décembre /2007 14:13

Le livre de NoëlAux éditions Actes Sud - 111 pages - 2007

Quatrième de couverture : Nourris de légendes suédoises, huit récits de Noël auxquels le talent de conteuse de Selma Lagerlöf confère un charme incomparable.
Au fil de ces récits de Selma Lagerlöf, inspirés de légendes suédoises et aussi savoureux que des contes dits à la veillée – celle de Noël, bien sûr –, on fera la connaissance d’une petite fille qui reçoit un livre d’étrennes… en français, qu’elle désespère de jamais pouvoir lire. On découvrira l’origine de la légende de sainte Luce, très prisée en Suède. On saura ce que font les animaux durant la nuit de Noël et comment le rouge-gorge devint rouge. On apprendra qu’une mère peut être jalouse de sa propre fille, parce que son mari en est trop proche. On lira l’aventure d’un colporteur, voleur et repenti ; on assistera au dialogue entre un fossoyeur et le crâne d’un homme assassiné ; et l’on sera surpris par une confrontation inédite entre Jésus et Judas.
De ce recueil, profondément empreint de foi religieuse mais aussi de chaleur et de philosophie, émane ce que l’on appelle volontiers la magie de Noël : un mélange de générosité et de mélancolie, de compassion et de joie, sublimé par le talent de conteuse de Selma Lagerlöf.

Selma-Lagerl--f-copie-1.jpg Sommaire
 :

- Le livre de Noël
- Légende de la fête de la Sainte-Lucie
- La princesse de Babylone
- Le piège à rat
- À Nazareth
- Le rouge-gorge
- Le crâne
- La nuit de Nouvel An des animaux

Selma Lagerlöf (1858-1940) cite : "Les vieilles histoires : 
elles ressemblent à des roses fanées qui s'effeuillent au moindre contact."


Mon avis : Le livre de noël est composé de huit nouvelles à l’écriture délicieuse. Chacune d’elles est extraite de différentes oeuvres de l’auteure. Une véritable immersion dans les us et coutumes suédoises et dans l’esprit de noël. Selma Lagerlöf - qui a reçu le prix nobel de Littérature en 1909 - aime à raconter de façon poétique et termine ses récits par des leçons de vie et de morales tels les contes de notre enfance. Un livre à lire à haute voix un soir de réveillon sous la lumière des bougies.

Ma note :

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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 14:52
Rafael, derniers jours 
Editions 10/18 - 191 pages - Publié en 1991


Présentation de l'éditeur : Il est illettré, alcoolique, père de trois enfants, sans travail ni avenir. Il survit près d'une décharge publique, quelque part dans le sud-ouest des États-Unis. Mais l'Amérique ne l'a pas tout à fait oublié. Un inconnu, producteur de snuff films, lui propose un marché : sa vie contre trente mille dollars. Il s'appelle Rafael, et il n'a plus que trois jours à vivre... Avec ce roman, Gregory Mcdonald n'a pas seulement sondé le cœur de la misère humaine, il lui a aussi donné un visage et une dignité. 

L’auteur a dit à propos de ce livre : « C'était un challenge : je suis parti de ce qui peut exister de plus mauvais pour montrer ce qu'il peut y avoir de meilleur chez un homme : comment transformer l'horreur totale en une grande histoire d'amour. J'espère qu'en écrivant des bouquins tels que celui-là j'arriverai à faire remonter la conscience des gens à la surface ». http://www.gregorymcdonald.com/

Mon avis : Publié en 1991 sous le titre original « the brave », ce roman a été adapté au cinéma par Johnny Depp en 1997. Pour ce livre, l’auteur a obtenu le prix « Trophées 813 du meilleur roman étranger » en 1997.

Malgré la brièveté de cette histoire, seulement 191 pages, le lecteur est rapidement happé par la violence du texte, par la misère sociale qui s’en dégage. Dans un avertissement au lecteur, Gregory Macdonald conseille aux âmes sensibles de passer le chapitre 3 bien que cela sert le propos général du livre. En effet, le producteur qui engage Rafael lui décrit, sans état d’âme, les souffrances qu’il va endurer lors du snuff film. Malgré la dureté de ce chapitre, ce sont surtout les conditions de vie misérables de ces pauvres gens de Morgantown (décharge publique), leur alcoolisme, leur crasse et leur désespoir qui interpellent le plus. Et n’oublions pas l’indifférence de la société qui les ignore, les juge, les méprise. Rafael, conscient de cette vie sans espoir, décide d’agir par amour pour sa femme Rita et ses 3 enfants. Naïf, il pense avoir trouvé la solution pour offrir à sa famille un avenir. Sa vie contre 30.000 dollars. Ce sacrifice nous bouleverse d’autant plus qu’à la suite de cet entretien avec la mort, il ne lui restera que trois jours à vivre et profiter des siens. Et ce sont justement les événements des derniers jours qui vont lui faire retrouver sa dignité, son bonheur. Mais nous, lecteurs, ne pouvons nous empêcher de nous indigner face à ce miroir aux alouettes.

Ce récit nous brûle les boyaux comme l’alcool qui imprègne ces pages et nous laisse, une fois la dernière page tournée, la gorge nouée. Au final, un très beau livre à la fois sombre et bouleversant qui ébranle nos consciences. Une belle leçon d’humanité.

Ma note
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